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Le dialogue intergénérationnel peut-il améliorer la communication efficace sur la SSR?

Publié le 09/12/2019 - Catégorie: Projet Programme conjoint ...

En date du 03 au 06 Décembre 2019, dans le cadre de la mise en œuvre du projet Menyumenyeshe, le Service Yezu Mwiza en collaboration avec Care Burundi et le ministère de l’intérieur et de la formation patriotique, a organisé des sessions d’échanges et de sensibilisations sur la communication efficace sur la SSR, à l’endroit des administratifs, des parents et des jeunes.

Ces sessions se sont déroulées dans toute la zone d’intervention de CARE dans le cadre du Projet Menyumenyeshe à savoir la province Gitega, Muyinga, Kirundo, Kayanza, Cibitoke, Bubanza, Bujumbura et Bujumbura Mairie.
L’objectif de ces sessions était de promouvoir le dialogue intergénérationnel afin que les administratifs et parents prennent conscience à travers le dialogue, des défis auxquels les jeunes font face dans la communauté en matière de la SSR.

Cette rencontre entre les administratifs, parents et les jeunes pour discuter des défis des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive a été une première. Les jeunes ont exprimé leur joie pour avoir eu l’occasion unique de discuter avec les administratifs et les parents sur les questions qui étaient considérées comme taboues dans la culture burundaise. A cet effet, ils ont fait connaître aux adultes ce qu’ils vivent aujourd’hui et les défis auxquels ils font face.
Sessions intergénérationnelles organisées dans la zone d’intervention du projet menyumenyeshe Lors de ces échanges, les deux parties (les administratifs/parents et les jeunes) ont reconnu qu’il y a manque de dialogue et que ces jeunes en payent le prix fort:
Thierry IRAKOZE, un jeune de 23 ans habitant à Kabarore, Province Kayanza : « Nous les jeunes, avons besoin d’un cadre propre dans la famille pour avoir des informations sur la ssr adaptées selon l’âge de chacun. Ceci nous permettra de prendre des décisions éclairées sur notre santé sexuelle et dans environnement épanoui. Certains administratifs et parents avec qui, nous avons échangés sur ce sujet, ne faisaient rien avant pour protéger et encadrer les jeunes. Je pense que ces ateliers leur ont donné une occasion de se ressaisir afin que des actions en faveur de la SSRAJ soient mises en œuvre. De ma part, j’ai le devoir d’interpeller d’autres jeunes à nous mobiliser contre les défis qui nous hantent mais aussi les inciter à fréquenter le plus souvent possible les centres jeunes qui sont fonctionnels au niveau des communes et des centres de santé amis des jeunes qui nous sont offerts comme opportunité de développer une sexualité responsable et de lutter contre la vie de débauche.»
Les facilitateurs de ces ateliers, quant à eux ont constaté que certains administratifs veulent échapper à leurs responsabilités familiales prétextant qu’ils s’occupent de la sécurité de tout le peuple tandis que leurs femmes doivent s’occuper de l’éducation des enfants.
Cas de l’un des administratifs de la Province Muyinga « le pays m’a seulement confié la tâche d’assurer la sécurité de mes concitoyens, ma femme doit s’occuper des questions familiales dont l’éducation de nos enfants.» martèle-t-il en riant.

Au cours de ces sessions, nous avons remarqué que le Programme Conjoint a des assises solides dans la zone d’intervention quitte à ce que son impact dans la communauté se pérennisera après le projet (d’après les interventions des participants) :
C’est le cas du Conseiller Socio-Culturel du Gouverneur de Kirundo: « Il vaut mieux accepter les sentiments des enfants tels qu’ils sont, plutôt que de prendre l’approche directive car les besoins de ces enfants sont totalement différents des nôtres. Nous avons déjà remarqué que les parents qui ont suivi une formation sur la ssr, écoutent et communiquent mieux avec leurs enfants et découvrent une nouvelle sorte d’appréciation des besoins des enfants envers les parents, dans cadre de dialogue. De là, les enfants sont motivés pour mettre en pratique ces conseils car ils ont participé à son élaboration. Les réprimandes et les mises en garde disparaissent quasiment et je suis convaincu que l’avenir du pays dépend de la bonne situation socio-sanitaire des familles.»

Ces sessions provinciales ont permis de renforcer la communication efficace entre l’administration locale, les associations qui encadrent les jeunes, les parents et les jeunes à l’implication de ces derniers dans la lutte contre les grossesses non désirées, les Violences Basées sur le Genre et le mariage précoce qui sont source de conflits dans la communauté.

Signalons qu’à la fin de ces sessions d’échanges, les objectifs ont été atteints car les administratifs se sont engagés à intégrer des plans d’actions en faveur de la santé sexuelle et reproductive des jeunes à travers les centres jeunes, et avec les parents, ils sont convenus de dédier la journée de dimanche aux dialogues avec leurs enfants sur la SSR et d’utiliser un langage clair afin de développer de bonnes relations affectives entre eux et les enfants.
Quant aux jeunes présents dans ces sessions, ils ont promis d’interpeller d’autres jeunes à promouvoir la sexualité responsable et de fréquenter régulièrement les centre de santé amis des jeunes pour y acquérir de bonnes informations sur la ssr permettant de lutter contre les grossesses non désirées, les mariages précoces et les maladies sexuellement transmissibles.

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