Actualités du SYM

Le Service Yezu Mwiza en partenariat avec GIZ/Santé mène un projet d’appui à la promotion de la santé sexuelle des adolescents et des jeunes à travers 10 réseaux sociocommunautaires dans la province de Muramvya. Dans le cadre de ce projet, le SYM a appuyé l’organisation des compétitions interscolaires en matière de santé, droits sexuels et reproductifs, à travers ces réseaux sociocommunautaires.

Les directeurs et les animateurs scolaires avaient encouragé leurs élèves, filles et garçons, dans la participation et la préparation de différents numéros artistiques (petites pièces théâtrales, chansons ou poèmes) véhiculant des messages à propos des connaissances acquises à partir des séances sur l’éducation sexuelle et reproductrice.
Bon nombre de groupes ont présenté de petites pièces théâtrales, avec des messages clés, interpellant les jeunes à fuir toutes ces choses qui leur entraineraient dans de mauvaises habitudes d’alcoolisme ou de débauches. Arlette ININAHAZWE, une des concourants, du lycée technique BUYAGA nous a confié : « Dans les années précédentes, beaucoup de jeunes adolescentes comme moi, étaient engrossées étant encore sur le banc de l’école. La cause principale était que les garçons nous mentaient en nous donnant des cadeaux surtout les téléphones Android qui sont chers ; et nous, ne pouvant pas nous en procurer, on se donnait au sexe en échange de ces biens; bienvenue les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissible (IST). Ayant la peur d’être rejetées par ses parents, elles se risquaient à l’avortement. Malheureusement, celui-ci conduit souvent au pire, notamment des infections du tractus sexuel voire l’ablation de l’utérus et parfois la victime peut y laisser sa vie. C’est en général ce que mon groupe a mis en scène. Cependant, à partir des enseignements reçus lors des clubs de santé, j’ai pu me connaitre moi-même, connaitre de ma sexualité, les conséquences que je courrais avec une grossesse à mon jeune âge et toutes les IST y consécutives. »

Les animateurs s’y étaient mis corps et âmes en encadrant les préparatifs de ces jeunes adolescents et ils saluent à leurs tours cette approche de compétitions interscolaires : « Ces compétitions sont un moyen d’évaluer les connaissances acquises par nos élèves sur la santé sexuelle et reproductrice. En effet, les jeunes adolescents dans nos écoles ont besoin d’informations correctes et complètes sur la santé, les droits sexuels et reproductifs. Souvent, dans leurs familles, les parents ne leur parlent pas de la sexualité, celle-ci étant considérée comme sujet tabou. Ceci engendre une délinquance sexuelle car étant délaissés à eux même, avec une curiosité sexuelle croissante et le corps qui change, il se livre à la débauche totale et bonjour les grossesses non désirées. Grace à ces numéros artistiques, les élèves spectateurs qui n’avaient pas participé dans ces clubs santé durant l’année écoulée, s’intéresseront à suivre la formation l’année scolaire prochaine. » a martelé Mme Alphonsine NIBIGIRA animatrice au lycée communal BUKEYE.

Ces compétitions ont vu la participation d’un public très enthousiaste et bien attentionné. Après l’évaluation par le jury, les groupes ayant présenté de meilleures créations artistiques ont reçu des prix d’encouragement, il y avait des prix décernés aux écoles en trois premières positions et des prix pour chaque élève ayant participé à la compétition.
Selon Juvénal NDAYISABA,le DCE de Mbuye, les prix octroyés nous serons d’une grande utilité : « Ces ballons que vous venez de nous offrir, a-t-il dit, nous aiderons dans la mobilisation des jeunes en vacances, pour des jeux amicaux, et ça serra aussi une occasion d’échanger, pour leur rappeler sur la santé sexuelle, car les vacances sont parfois une occasion de perdition dans la débauche. » « Les grossesses non désirées en milieu scolaire sont une réalité dans la commune Mbuye. Durant l’année scolaire 2020/2021, 4 cas de grossesses ont été répertoriées dans notre district communal. Une élève engrossée est une perte, non seulement pour elle-même, mais aussi une perte pour sa famille et la nation, qui ne cessent d’investir en elle. Chères jeunes filles, continuer à éviter ces mots doux, ces cadeaux empoisonnés que vous offrent les hommes mal intentionnés. Contentez-vous de ce que vos parents vous donnent, cela vous suffit. Quant à ce qui est des relations sexuelles, abstenez-vous, le bon moment, étant adulte, arrivera. » va-t-il conclure

Il convient de souligner que les grossesses scolaires ont diminué constamment dans la province de Muramvya de 12 élèves à 4 élèves, l’an scolaire écoulé, grâce à ces formations sur la santé, droits sexuels et reproductifs.