Actualités du SYM

Dans ses attributions, le SYM s’engage à faire des plaidoiries pour ses bénéficiaires pour leur garantir un cadre de vie meilleur. Cette régulation est rendue possible surtout grâce aux groupes de paroles et aux visites à domicile. Ce sont ces échanges qui révèlent les besoins cruciaux des bénéficiaires. C’est ainsi que, faisant face à un problème de manque de logement, le SYM s’est adressé au SELAVIP (Latin American, African and Asian Social Housing Service) pour mettre sur pied un projet de construction de 25 maisons en faveur des PVVIH des bidonvilles de Bujumbura.

Selon le Père Védaste NKESHIMANA S.J, Directeur Exécutif du SYM, le projet intervient à point nommé parce que la pauvreté, qui est le dénominateur commun, précipite les PVVIH vulnérables dans la promiscuité. Afin de les encourager à se relever, le SYM a fait en sorte que ces PVVIH puissent mettre leurs mains à la pâte, chacun selon ses moyens et son engament personnel. Il y en a qui y ont contribué au projet en mettant à la disposition du SYM leur terrain pour y bâtir une nouvelle maison ; d’autres ont fait la collecte ou ont fabriqué des matériaux locaux de construction ; d’autres enfin s’impliqués sur les chantiers de construction comme superviseurs, ou simples ouvriers. Cette idée de les associer à ce projet leur procure un sentiment de fierté pour avoir contribué à leur nouveau départ ; un impact psychologique qui s’étend sur la prise des médicaments. En effet, le SYM a déjà remarqué qu’en appuyant ces bénéficiaires, les résultats des charges virales deviennent satisfaisants, témoignant ainsi une régularité dans la prise de médicaments conduisant à une vie saine, source du développement durable.

De leur côté, les bénéficiaires ont aussi un angle de vue par rapport au projet dont ils sont bénéficiaires. Par exemple, M. Gaspard indique qu’il avait pris une maison en location dont les frais devenaient de plus en plus difficiles à trouver. Etant donné que joindre les deux bouts du mois était également presque impossible, le SYM lui a construit un logement, ce qui lui a permis de subvenir à d’innombrables besoins de la famille qui le hantaient au fil du temps.

M. Joseph et sa famille avaient souffert du manque d’espace dans leur maison. L’intimité des parents vis-à-vis de leurs enfants pourrait se résumer à la traditionnelle expression « vyumvuhore » ; la même pièce qui servait de salle de séjour et salle à manger faisait en même temps office de chambre à coucher, garçons et filles confondus. « Au sein de notre famille, nous avons été très contents d’apprendre que le SYM allait construire une maison pour nous et tout le monde s’est mis à danser. Même nos enfants pourront avoir assez d’espace pour dormir », ont-ils témoigné.

Le SYM compte poursuivre l’assistance aux PVVIH sous plusieurs volets d’autant plus qu’ils constituent de véritables collaborateurs associés dans le dépistage, l’éducation thérapeutique de leurs pairs pour l’observance au traitement ARV. En réalité, avec la particularité du SYM grâce à la méthode de la clinique mobile, ce sont ces bénéficiaires déjà enregistrés qui aident à identifier les nouveaux. De plus, quand telle ou telle autre personne se retrouve en difficultés, une maladie par exemple, c’est son voisinage, bénéficiaire du SYM, qui alerte le SYM pour aller secourir.

En conclusion, le projet de construction de ces maisons joue un grand rôle dans la prise en charge des bénéficiaires du SYM, soit du point de vue thérapeutique (physique et psychique), soit au niveau de la prévention car ce sont ces bénéficiaires qui participent à l’identification des autres personnes vivant avec le VIH mais qui ne savent pas leur statut sérologique, ils aident aussi les médiateurs de santé du SYM dans la quête des perdus de vue et d’abandons au sein de la communauté.